Après l’obtention de mon BAC techno, je désirais entrer tout de suite dans la vie active, envie d’indépendance.
Quel mal j’ai eu à trouver ma voie, et du travail, plus de 7 mois à la maison sans rien... J’ai fini par faire une formation d’orientation professionnelle où j’ai découvert le milieu du secrétariat. Ca a été le commencement de ma carrière, j’ai adoré le milieu médical notamment mais le marché du travail étant ce qu’il est, très dur d’obtenir un contrat durable, j’enchaîne donc les contrats précaires pendant deux ans avant de trouver un CDI. Hélas, après 3 ans de bons et loyaux services, ma patronne me prend en grippe car je viens d’avoir un enfant et que je décide de me mettre à 80%. Commence alors le harcèlement moral, les humiliations, les accusations fausses… Je vais en pleurs au travail tous les jours et cherche encore et toujours ailleurs mais rien à l’horizon. Mon conjoint me rappelle alors que j’ai toujours eu l’ambition de passer un concours, c’est peut-être le moment où jamais de le faire. Il a raison, je démissionne de mon poste, me retrouve 3 mois sans allocations mais qu’importe, on est dans le rouge mais notre fille a ce qu’il faut. Je commence alors à réviser dès l’été. J’achète un manuel pour m’entraîner aux QCM car même si certains y vont la fleur au fusil, tout point est bon à prendre alors je veux mettre toutes les chances de mon côté. J’étudie la fonction publique, l’administration, l’Europe. Et j’apprends à faire des graphiques et tableaux car hantise, ce sera demandé lors du cas pratique.Le jour J du QCM et de l’écrit, le stress est là.
Je fais des erreurs bêtes lors du QCM mais côté cas pratique, je pense avoir rendu une bonne copie même si j’ai manqué de temps pour peaufiner et que mon écriture est peut-être peu lisible car il faut faire vite ! Je sors de là en me disant “zut, j’espère que le QCM va passer car l’écrit je sais que c’est bon…”.Autant dire que l’attente de la pré-admissibilité est très très longue. Et c’est bon, je passe. Quel soulagement, j’attendais d’en être certaine pour me lancer dans les révisions pour l’oral. Ainsi j’ai trois mois devant moi pour me préparer à cette épreuve tant redoutée car même si elle n’est pas la seule qu’il faut réussir, c’est clairement celle-ci qui nous confronte à des situations de stress. Durant mes révisions j’alterne le “je me sens prête” et le “pfff c’est dur, il y a tellement de choses à savoir, j’y arriverais pas, y a trop de candidats…”.
La date de l’oral tombe, je passe le premier jour.
Je suis un peu déçue car je préférais passer le dernier jour, pour avoir moins de temps à attendre. C’est bête au final, mais en fait, je suis contente après réflexion car au contraire des derniers, le 6 au soir, je suis libérée.Le jour de l’oral, je suis assez surprise de constater que peu de candidats sont “bien” habillés, j’entends par là qu’aucun homme sauf un n’est en costume ou juste chemise et que beaucoup, fille comme garçon, sont venus en jean basket. Pour ma part j’ai opté pour un haut sobre noir avec une veste de blazer, un pantalon noir et des chaussures en daim habillées. L’apparence est la première chose que le jury voit, il me semblait primordial de faire bonne impression. On entre dans une salle où on nous fait asseoir sur des fauteuils en attendant notre tour et les membres du jury arrivent et s’installent dans leurs salles respectives. On me dirige vers une commission où après avoir jeté un coup d’oeil, je suis moyennement satisfaite. La femme a l’air charmante, mais le monsieur paraît peu souriant, et en plus j’apprends qu’il est de la DGDDI et comme beaucoup de ceux qui souhaitent rentrer à la DGFIP, mes connaissances sont plus vastes sur les impôts. Je me raisonne, ce n’est pas grave, je vais assurer, c’est le moment ou jamais. Je regarde mes voisins, mes “concurrents” et me dit que je vais tâcher de décrocher ce concours et de faire mieux qu’eux.
La porte s’ouvre, c’est mon tour.
L’homme m’invite à entrer et je m’installe. L’entretien démarre, le stress étant là, je commence ma présentation en bafouillant un peu, parlant parfois trop vite. Néanmoins les minutes passent et je retrouve clairement ma voix et répond aux questions du jury qui est froid, à peine un sourire en 20 minutes. Un véritable match de ping pong, une question, une réponse, tac tac. Je fais l’impasse sur deux questions mais dans l’ensemble je suis satisfaite de ma prestation. En sortant, je me sens “vide”. Tous ces mois de révisions sont derrière moi, plus qu’à attendre. Et comme pour la phase de préparation, j’alterne le “c’est dans la poche” et le “ce ne sera pas pour cette fois”. 14 jours qui m’ont paru des mois.