Un des cadets de la DGFiP (22ans et un parcours sinueux)

Pour commencer, je pense qu'une petite presentation serait la bienvenue.
Je suis un jeune homme de 22 ans, originaire d'une agglomeration des Hauts de France.
Mon adolescence a ete ce qu'elle a ete, et scolairement parlant je me retrouve dans une filliere professionnelle.
Une voie de garage en somme, cependant j'obtiens mon baccalaureat haut la main avant de poursuivre ma scolarite en BTS.
Une nouvelle fois, je quitte le lycee en me hissant dans la tete du classement de ma promotion, mais surtout, avec un contrat d''alternance pour une licence reputee tres selective.
L'entreprise que je voulais, dans un milieu qui me passionne, et meme une promesse d'embauche en CDI a l'issue du cursus. La roue semblait tourner, que demander de plus ?

Oui mais...

Trois mois plus tard, c'est le coup de tonnerre. L'entreprise juge que je ne colle pas a ses attentes et met brutalement fin a ma periode d'essai.
La chute est rude, me voila au Pole emploi, a me demander comment rebondir.

Je finis par m'engager pour une mission de service civique, tout en continuant des recherches pour une reprendre une licence en alternance, vainement.
Au bout des six mois, c'est le retour au Pole emploi, et sans reelle experience avec un CV deja emaille de trous, je pars avec un handicap supplementaire.
Malgre des candidatures, des lettres de motivations et des deplacements par dizaines, le chomage s'eternise.

Et pourquoi pas ?

Le prive ne m'a jamais attire. J'ai toujours desire que mon activite professionnelle ait un sens autre que de servir un patron et de ramener un salaire a la fin du mois.
Et pourquoi ne pas y chercher l'epanouissement personnel meme, apres tout ?!
La DGFiP me tentait beaucoup, mais je voyais le concours comme un obstacle quasiment insurmontable.
Mais apres tout, qu'avais- je a y perdre ? Rien. Avec le soutien de quelques proches - fonctionnaires ou non - je saute le pas de l'inscription.
Je vois le millesime 2018-2019 comme un essai, je me prepare, et je verrai jusqu'ou je peux aller. L'admission, ce sera pour les prochaines annees. C'est parti !

La preparation... presque 6 mois d'aventure !

Entre temps, je trouve enfin un emploi... dans une structure d'insertion, physique, a la chaine, eprouvant psychiquement, bref detestable.
C'est alors qu'arrive le grand jour des ecrits... et j'en sors avec une idee toute differente qu'a l'entree.
Outre la satisfaction de l'avoir fait, je realise que ce n'etait pas aussi terrible que ce que l'on peut parfois entendre.
Et trois semaines plus tard, a mon grand etonnement, je suis pre-admissible.Trois nouvelles semaines plus tard, je vois de nouveau mon nom sur la liste des candidats admissibles.
J'en suis presque incredule... Je vais passer le fameux oral, moi ? J'ai reussi a aller jusque la, serieusement.?
Le chemin est encore long. Mais tout est desormais possible, et j'y crois dur comme fer. Je me donne a fond dans la preparation de l'oral.
Deontologie, connaissances sur la DGFiP, sur la DGDDI et sur la DGCCRF, statut du fonctionnaire, positionnement de l'agent C. Le site et le forum m'ont ete d'une aide incroyable, et vraiment, je dis merci avec un grand M aux contributeurs qui le font vivre au quotidien.

Le jour de l'oral arrive.

Mon ressenti vis-a-vis de ma prestation est tres mitige, j'ai le sentiment d'avoir bien gere certaines parties, mais aussi de ne pas avoir ete a la hauteur pour d'autres. Prendre du recul et jauger sa prestation sont deux choses difficiles, je me prepare a ne pas voir mon nom sur la liste le 21 janvier. Pas grave, je retenterai l'annee prochaine, et comme l'avait si bien dit l'inspecteur principal en salle d'attente, ce n'est pas tout le monde qui est arrive jusqu'ici.

Le doute... avant la joie.

La dizaine de jours separant l'oral des resultats m'a semblee longue, mais la matinee du 21 janvier l'etait au moins tout autant.
Quand la liste est publiee, je la defile dans un etat de tension tel que j'ai rarement connu... 200, 400, 600, 800...
Et je n'y suis pas. Je commence a me faire a l'idee, tout en continuant de defiler. Et la, mon nom, quelque part entre le rang 100 et le rang 150 de la LC.
C'est un sentiment etrange que celui d'etre sur LC, partage entre la joie et la deception, entre le doute et l'espoir, et aussi une certaine forme de frustration : s'il y a bien un point commun entre le candidat qui echoue au QCM et celui qui est non appele sur LC, c'est qu'aucun des deux n'integre l'administration !
Mon attente fut courte : trois jours plus tard, je fais partie des 490 appeles.
Et en plus, j'obtiens mon premier choix, la DGFiP. C'est la consecration, je suis totalement incredule.
Malgre un parcours professionnel sinueux, je deviens fonctionnaire d'Etat a 22 ans.
Contrairement au prive, la fonction publique offre l'opportunite de saisir sa chance a chacun, que vous soyez grand, maigre, jeune, vieux, experimente ou non.
C'est pour moi le commencement d'une nouvelle vie, j'ai hate d'entrer a l'ENFiP puis de prendre mon poste cet ete.
Les profils des laureats regorgent de diversite sur tous les plans : niveau d'etudes, experience professionnelle, age.
Je n'ai qu'un seul mot a dire aux futurs concourrants : foncez, et bonne chance !