Les 5 crises de l’Union Européenne

30 août 1954 - Echec de la CED :

L’Assemblée nationale française refuse la ratification du traité sur la Communauté Européenne de Défense, signé le 27 mai 1952 à l’initiative du gouvernement français.

La CED ne verra jamais le jour. Bâtie sur le modèle de la CECA, cette organisation visait au réarmement de l’Europe, Allemagne comprise, sous un commandement commun.

L’atténuation momentanée de la Guerre froide et la sensibilité de l’opinion au réarmement allemand éclairent ce refus, lequel qui explique pourquoi l’Europe militaire s’est surtout construite sous l’égide de l’OTAN.

Juillet 1965 - Crise de la « chaise vide » :

En 1965, la Commission européenne propose une réforme du financement de la PAC, laquelle devait par ailleurs être arrêtée à la majorité qualifiée à partir du 1er janvier 1966.

Redoutant d’être mise en minorité sur le dossier agricole, auquel elle est très attachée, la France condamne fermement cette orientation et boycotte les institutions communautaires pendant sept mois (politique de la « chaise vide »).

Cette crise prend fin avec le « compromis de Luxembourg » du 29 janvier 1966, qui permet à chaque Etat membre de s'opposer à une décision communautaire prise à la majorité s'il estime que ses intérêts nationaux sont gravement menacés.

25/26 juin 1984 - Le rabais britannique :

Depuis des mois, les Dix se disputent sur le futur budget communautaire. Les Britanniques estiment qu’ils contribuent trop à un budget dominé par la PAC. Inflexible, Margaret Thatcher ne cesse de réclamer pour son pays un « juste retour » financier (« I want my money back ! »). Un compromis est finalement trouvé au Conseil européen de Fontainebleau: les ressources financières des Communautés sont augmentées, le financement de la PAC est réduit et le Royaume-Uni voit une partie de sa contribution remboursée par ses partenaires. Depuis cette date, les Britanniques bénéficient d’un rabais dans leur participation au budget communautaire.

16 mars 1999 - Démission de la Commission Santer :

Pour succéder à Jacques Delors, les chefs d’Etat et de gouvernement ont choisi en 1995 le Luxembourgeois Jacques Santer. Après avoir travaillé avec succès à la mise en oeuvre de la monnaie unique, ce dernier connaît une fin de mandat houleuse. La Commission qu’il préside se voit accusée de mauvaise gestion administrative par un Parlement européen désireux d’affirmer son pouvoir politique. Pour éviter la motion de censure, la Commission Santer choisit de démissionner collectivement, à moins d’un an de la fin de son mandat.

2000 - Election de Jorg Haider en Autriche :

Pour la première fois de son histoire, l’UE impose des sanctions diplomatiques contre l’un de ses Etats membres. Les Etats membres réagissent à l’élection au gouvernement du parti d'extrême droite de Jörg Haider, le Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) en Autriche, en suspendant toute relations bilatérales avec le pays.